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Les travaux à la lande du CLuzeau et de la Flotte

Les landes du Cluzeau et de la Flotte, sur les communes de Meuzac et Château-Chervix, constituent un site phare bien connu de tous les naturalistes limousins mais aussi des randonneurs qui parcourent le sentier aménagé qui permet d’en découvrir les originalités.

Une dizaine d’hectares, de prairies plus ou moins humides, de landes et de boisements feuillus jouxtant la lande du Cluzeau ont été achetés en 2011 et sont venus compléter les parcelles déjà en convention ou propriété du CEN.

Ces anciennes parcelles agricoles abandonnées depuis des années ont fait l’objet de travaux de restauration par l’équipe technique du Conservatoire. Deux nouveaux parcs de pâturage d’une superficie totale de près de 5 ha, ont été réalisés (dont un grâce à un contrat Natura 2000). Il a fallu au préalable couper pas d’arbres et d’arbustes.

Dans les secteurs de prairies humides à Molinie, quelques Saules ont été taillés en têtards et un gyrobroyage a permis d’araser les touradons de Molinie et  de faciliter ainsi le déplacement du petit troupeau de brebis limousines qui assurent l’entretien du site. Ces bêtes appartiennent à 2 jeunes agriculteurs (l’EARL de « Pauchas Veyriéras » à Château-Chervix), dont un troupeau pâture déjà l’ensemble des parcs plus anciens installés sur les landes du Cluzeau et de la Flotte.

A ces travaux ordinaires vient cette année s’ajouter un chantier très particulier concernant la ligne électrique à haute tension de 90000 V  qui coupe la lande.

Cette ligne qui va de « laTraverse », sur la route Limoges-Saint Yrieix, à Lubersac en Corrèze n’avait fait l’objet d’aucuns travaux importants depuis sa création en 1936.

C’est donc cette année qu’ils ont lieu ! L’entreprise gestionnaire de ce réseau de transport électrique (RTE) a ainsi programmé un renforcement des fondations des pylônes métalliques et la réparation  de certains pylônes par l’ajout de cornières métalliques ou le remplacement de câbles et de conducteurs…

Sur ce site fragile et protégé à divers titres, toute intervention est bien sur soumise à une évaluation précise des risques qui en découlent. C’est ce qu’on appelle une étude d’incidence.

C’est le bureau d’études Alter Eco qui a été mandaté par RTE pour réaliser une étude préalable concernant la partie sud des landes, celles où sont situés les pylônes concernés.

En lien avec le CEN, Alter Eco a donc eu plusieurs missions : 

− Analyser, l’état initial du milieu naturel à l’intérieur du périmètre d’étude défini, à partir d’inventaires faunistiques et floristiques, cartographie d’habitats naturels.

− Identifier les grands enjeux écologiques sur la zone d’étude

− Déterminer les effets envisagés du projet sur les espèces végétales, animales et leurs habitats, en vue de :

- Proposer des mesures d’atténuation (évitement/réduction) à mettre en œuvre avant et pendant les phases chantier mais aussi éventuellement en phase d’exploitation des ouvrages.

 

Pour chacun des pylônes,  une fiche technique a été rédigée ; elle comporte une description des enjeux naturalistes et des recommandations précises pour la réalisation des travaux. (voir ces fiches)

 

Les travaux  ont débuté en Novembre  dernier et sont assurés par l’entreprise S.P.I.E., sous traitante de RTE.

Des précautions  particulières ont été prises afin d’amoindrir le plus possible l’impact sur le milieu et la faune :

- Délimitation des accès aux pylônes (en évitant les secteurs les plus sensibles (en particulier les pelouses écorchées), avec de la rubalise et pose de plaques en bois et plastique pour minimiser l’impact au sol

- Pose de géotextile et de plaques plastique autour du pylône pour éviter tout contact de matériaux (béton, sable….) avec le milieu pouvant induire une perturbation ou un altération de celui-ci.

Un suivi régulier du chantier est assuré par le bureau d’études Alter eco et le CEN

Un des intérêts particuliers du site durant la saison hivernale réside dans la présence  d’un dortoir de  Busards Saint-Martin qui fait l’objet d’un suivi mensuel d’octobre à janvier par les ornithologues de la SEPOL.  Complétées par des observations effectuées par le bureau d’étude, les connaissances acquises sur les modalités d’utilisation du site par ces magnifiques oiseaux  (localisation des couches, heures d’arrivée et de départ)  ont permis de minimiser un éventuel dérangement causé à cette espèce  par les travaux).

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