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Un Elanion blanc sur les landes du CLuzeau et de la Flotte

L’Elanion blanc (ou Elanion « blac », de l’arabe « ablacq » : bigarré de noir et blanc) est un petit rapace qui doit son nom à une certaine proximité avec les milans (« elanos » en grec).
Cette espèce se reproduit dans l’ouest de la péninsule Ibérique (entre 800 et 2000 couples) et en France, dans le sud-ouest de la péninsule Arabique ainsi que dans la plupart des pays d’Afrique (il s’agit probablement du rapace le plus abondant en Afrique du sud). En France, l’espèce est installée depuis début des années 1980. La première nidification réussie a eu lieu en 1990 dans le sud de l’Aquitaine où quelques dizaines de couples sont maintenant installés.
Les observations (parfois même des nidifications) au nord de cette zone pionnière se multiplient depuis lors. C’est dans ce cadre qu’entre l’observation effectuée le 1er mars 2013 par Fabienne Nauwynck.
En Europe, l’Élanion blanc fréquente des paysages de cultures ouverts, parsemés d’arbres ou de boqueteaux alternant avec des zones de pâturages. En Afrique, son berceau d’origine, il s’agit typiquement d’une espèce de savane.
L’Elanion possède un tempérament d’explorateur, se déplaçant parfois sur de longues distances, sans que l’on puisse parler de migration puisque par ailleurs, les couples installés sont plutôt sédentaires. Il poursuit ainsi, par bonds, sa lente expansion vers le nord.
L’observation d’oiseau inhabituel comme celui-ci fait l’objet d’un processus de validation par les ornithologues limousins rassemblés au sein d’un Comité Régional d’Homologation. Le travail de cette instance qui pourrait paraître inquisitorial repose en réalité sur la confiance réciproque et pousse chaque observateur à être le plus précis possible dans la transcription de ce qu’il a observé. Les données ainsi rassemblées permettent d’établir une bonne base pour comprendre certaines évolutions en cours et dont nous ne connaissons pas l’aboutissement : peut-être l’Elanion nichera-t-il un jour en Limousin ?...

 

Voici un extrait de la fiche rédigée par Fabienne et qui a servi de base à l’homologation de cette observation :


Critères ayant permis l’identification
• Rapace de la taille d’un Faucon crécerelle
• Couleur gris et blanc
• Épaules noires et dessous des ailes noir
• Petite bande noire au niveau de l’œil


Comportement et milieu
• 9h : arrivée sur le site de la lande du Cluzeau (Meuzac), un petit rapace gris/blanc se pose en haut d’une branche d’arbre mort au sein de la lande (parc mobile n°5).
• 9h30 à 11h30 : chasse au niveau des chaos rocheux du parc fixe 2, parfois en vol stationnaire comme le Faucon crécerelle puis de nombreux piqués pour attraper ses proies.
• 11h30 : part en direction de Chavagnac (Meuzac)) en me passant au dessus de la tête. Les critères d’identification cités ci-dessus et notamment la petite bande noire au dessus de l’œil ont pu être bien observés.

Conditions météo
Temps ensoleillé


L’observation de l’Elanion confirme l’exceptionnel attrait de ces magnifiques landes sur serpentines.
On est par contre sans nouvelles d’une autre des « vedettes » ornithologiques du lieu, la Fauvette pitchou, dont la petite population a sans doute été anéantie par le rude coup de froid de février 2012.

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