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Carte d'identité

Cette petite lande de moins d’un hectare, située sur la commune de Saint-Gence, constituait un des biens de section du village de Senon. Elle  représente localement  un des derniers lambeaux des milieux landeux qui composaient une  grande partie des paysages ruraux  jusqu’au milieu du XXème siècle (sur la commune, une autre lande est encore présente près du village des Monts). La vallée de la Glane  dont elle fait partie  est occupée de longue date par les hommes comme en témoigne la présence du « Camp de César » et la  découverte récente de gisements archéologiques importants qui illustrent l’importance du lieu dans le commerce de diverses denrées à travers le monde gallo romain.

Richesses du site

Avec sa morphologie assez  tourmentée, son réseau de petites parcelles vouées à des usages divers, ses petits chemins et ses murets, l’ingéniosité  des systèmes  de distribution de l’eau  mis en place au cours des siècles,  le secteur de  Senon  constitue un bon témoignage de la diversité des habitats naturels et  semi naturels et des pratiques traditionnelles de gestion qui font encore l’intérêt particulier de notre région pour la biodiversité dite « ordinaire » et  les paysages qui lui ont permis de perdurer.
La lande elle-même est cependant un peu trop exiguë et isolée pour qu’on puisse y trouver les cortèges floristiques et faunistiques  traditionnellement attachés à ce type de milieu. Toutefois, elle n’est pas dépourvue de certaines espèces intéressantes.
Une petite population de Criquet des ajoncs (Chorthippus binotatus)  y est implantée grâce à l’abondance des Ajoncs nains qui font l’ordinaire de  ce bel insecte aux pattes arrières rouges.
Le Lézard vert, devenu bien rare dans  les campagnes ou les abords des villages trop bien entretenus, y est encore présent.
Chez les oiseaux, ce sont les Bruants qui se remarquent : dès les premiers beaux jours et très tard en automne  le Bruant zizi  fait entendre le zézaiement qui lui a donné son nom, bien caché dans les frondaisons. Cette discrétion ne permet que rarement  d’apprécier l’élégance de son plumage vert et roux. Le Bruant des roseaux marqueté de marron roux n’est présent qu’en hiver dans les friches herbues ou posé sur une haie dégarnie.
La présence des grands pins attire régulièrement la charmante Mésange huppée qui explore même par grand froid le dessous des branches. Elle voisine à l’occasion avec l’Ecureuil roux qui installe son nid tout au sommet  d’un châtaignier ou d’un bouleau.
Sur le chemin, les plaques de boue portent souvent les traces du passage du Renard, du Blaireau et des nombreux chevreuils et sangliers qui se sont si bien adaptés à notre proximité.

Actions de gestion

Ce petit site portait les stigmates qui marquent  beaucoup d’autres biens de section : milieux pauvres à l’origine, du moins en ce qui concernait leur possible rentabilité économique, les mutations de l’agriculture les ont rendus sans usage. Ils ont été abandonnés et se sont fermés petit à petit, quand ils n’ont pas été partiellement  transformés en déchetterie sauvage…
Une des premières actions, menée dans le cadre d’un chantier de bénévoles assistés par la Mairie de Saint-Gence, a été d’extraire  les diverses carcasses d’automobiles et autres restes plus ou moins inertes abandonnés sur le site.  Il a ensuite fallu  freiner vigoureusement l’avancée des ronciers et des arbustes pionniers qui réinstallaient progressivement  l’am- biance forestière  originelle déjà bien présente tout autour de la lande.
La commune intervient également chaque année en gyrobroyant des layons au sein de la lande.
Un des objectifs principaux à court terme est la restauration des espaces de lande sénescente par des travaux de  « rajeunissement » (fauche afin de réduire la taille des pieds de bruyères et d’ajoncs et de les revivifier, décapage du sol pour favoriser la germination de leurs graines).