Sites du CEN Limousin

C’est en se rendant du bourg de Saint-Merd-les-Oussines à celui de Tarnac que, après avoir passé le Pont la Pierre, se dévoile l’étang – du moins ce qu’il en reste – à gauche en contrebas de la route. Il est logé au fond d’un alvéole, une sorte de bassine géologique où s’étend une vaste tourbière. Etang artificiel et tourbière se sont mêlés pour former un des joyaux naturels de notre région. C’est dans ce secteur que l’on peut encore rencontrer de vastes étendues de landes sèches en mosaïque avec plusieurs fonds tourbeux.

Cet étang a une origine humaine ; il a été aménagé il y a plusieurs siècles, mais sa digue s’est rompue et ce n’est qu’au début des années 80 qu’elle est reconstruite et que l’étang est remis en eau. La tourbière qui a été inondée lors de sa remise en eau s’est décollée du fond et forme maintenant un radeau flottant. L’étendue aquatique d’une quinzaine hectares va progressivement être colonisée par la végétation de la tourbière qui maintenant occupe la majorité de la surface initialement en eau libre.

Parmi les tourbières du plateau de Millevaches, celle de Chabannes est d’un très grand intérêt : elle abrite tous les stades d’évolution d’un milieu tourbeux, de l’eau libre à la tourbière haute dégradée. Le radeau flottant sur l’étang est le plus vaste du Limousin et l’on rencontre d’autres milieux d’intérêt comme les landes sèches et les formations forestières âgées feuillues.


Cette diversité d’habitats abrite une faune et une flore riche dont beaucoup d’espèces sont rares : plantes carnivores, lycopodes, busards, insectes… Le Conservatoire a acquis cet étang et certaines parcelles autour, soit 36 hectares, en juin 2004. Pour cette acquisition nous avons bénéficié du concours de la Direction Régionale de l'Environnement qui a officiellement demandé à la SAFER de préempter l'étang pour raison environnementale. Les milieux naturels de la propriété du CEN sont majoritairement en bon état de conservation du fait que les éleveur locaux ont toujours fait pâturer les parcelles de tourbières permettant le maintien d’habitats diversifiés.

Néanmoins, le Conservatoire va mettre en œuvre un certain nombre de travaux afin de réhabiliter les parcelles de landes sèches sénescentes avant de les confier à un éleveur locale. De même, la propriété du Conservatoire possède six hectares de plantation résineuse qui seront exploitées afin de rouvrir des points vue sur l’étang et la tourbière et de recréer des milieux ouverts autour des zones humides.