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Lande de Variéras

Pérols-sur-Vézère (19)

Carte d'identité

D’une altitude allant de 750 à 787 m, le site de la lande de Variéras se trouve au cœur du plateau de Millevaches (territoire labellisé en Parc naturel régional), sur les contreforts du Massif  Central en Corrèze. On peut y accéder facilement par le village en toits de chaume de Variéras de la commune de Pérols-sur-Vézère, en empruntant le GR 440 qui traverse le site. Bordé par la rivière d’Ars, le périmètre d’étude auquel s’intéresse le Conservatoire d’espaces naturels englobe 27 ha de milieux essentiellement agropastoraux, qu’ils soient secs ou humides. Son intégralité appartient à divers propriétaires privés, dont une partie a signé une convention de gestion avec le Conservatoire sur 4,7 ha. La majeure partie du site, en particulier à l’ouest du GR, souffre d’un abandon pastoral depuis l’après-guerre.

Historique du site

L’activité humaine a largement façonné le paysage du plateau de Millevaches, dont la lande de Variéras. Les défrichements ancestraux et les pratiques pastorales traditionnelles sont en effet à l’origine des milieux ouverts landicoles, pourtant devenus rares aujourd’hui. Cette occupation humaine est très ancienne comme le prouve le pont de Variéras. Inscrit aux Monuments Historiques, il semble dater de l’époque carolingienne. Jusqu’au début du XXème siècle, l’élevage ovin est l’activité économique principale du secteur. Mais à partir de l’entre-deux-guerres, les déprises agricoles successives, la modernisation des pratiques, et les plantations de résineux, ont profondément modifié le paysage. Les milieux landicoles de Variéras souffrent aujourd’hui d’un abandon pastoral, qui a pour conséquence leur boisement progressif. En raison de leur intérêt écologique, paysager et culturel, le Conservatoire d’espaces naturels, en partenariat avec les propriétaires, tente d’amorcer leur restauration depuis 2007. On espère que le plan de gestion élaboré en 2014 donnera un nouveau départ à ce projet indispensable pour la conservation et la valorisation du site.

Richesses du site

Le site de Variéras comporte plusieurs milieux à fort enjeu de conversation qui sont reconnus d’intérêt communautaire à l’échelle européenne :
- La lande sèche : elle est essentiellement constituée de petits arbrisseaux bas, dont en premier lieu la Callune, mais aussi la Bruyère cendrée, la Myrtille, l’Ajonc nain, etc.
Sur le site, la majeure partie souffre de l’absence d’entretien, entrainant la colonisation de la Fougère aigle et de ligneux comme la Bourdaine (ourlet forestier). L’autre partie est au contraire trop limitée par un broyage au ras du sol.
- Les hêtraies-chênaies : la strate arborée est dominée par le Hêtre ou par le Chêne pédonculé, en condition topographique difficile (pente, chaos rocheux). Il s’agit du stade climacique (ultime) des forêts naturelles du plateau de Millevaches. Ce milieu est peu présent sur le site mais recouvre la Montagne de Bay adjacente.
- La rivière d’Ars accueille de nombreux herbiers aquatiques et la truite fario, bien adaptés aux eaux courantes fraîches, acides et pauvres.
- La tourbière haute ou le haut-marais : elle s’est installée depuis des milliers d’années, favorisée par des conditions particulières (climat froid, précipitations importantes, cuvette à fond plat entourée de puys, sous-sol granitique imperméable et acide).  La végétation est notamment composée de Sphaignes, ces mousses capables de stocker 30 fois leur poids sec en eau, et participant activement à la production de tourbe (accumulation de matière organique, jusqu’à 160 cm sur le site).
Lorsque le niveau d’eau diminue, ou lorsque les parcelles sont abandonnées, il n’y a plus d’activité turfigène. La Molinie bleue, graminée formant des touradons (ou mottes), devient dominante.
- La prairie humide : plus ou moins tourbeuse, elle peut être dominée par la Molinie en l’absence d’entretien, comme c’est le cas sur le site.
Ces milieux naturels ou semi-naturels accueillent des espèces remarquables qui leur sont souvent inféodées. Parmi les espèces protégées ou menacées de disparition connues sur le site (>30), on peut citer les trois espèces présentées à l’intérieur de cette fiche mais aussi : le Sélin des Pyrénées, la Bondrée apivore, le Lucane cerf-volant, la Loutre, etc.

Actions de gestion

Pour le moment, seule une partie des milieux agropastoraux à l’est du GR sont entretenus par pâturage bovin et entretien mécanique. L’éleveur bénéficie pour cela de mesures agro environnementales grâce au site Natura 2000.
Dans le cadre du projet de restauration du reste de la lande sèche et des milieux tourbeux, le Conservatoire d’espaces naturels proposera aux propriétaires de :
- Réouvrir les milieux par du bûcheronnage sélectif et du débroussaillage ;
- Rajeunir les milieux par un peu de décapage éventuellement ;
- Aménager des clôtures et des systèmes d’abreuvement pour le retour d’un pâturage extensif en partenariat avec un éleveur local ;
- Creuser des gouilles (ou mares) pour rajeunir les milieux tourbeux et favoriser la reproduction des amphibiens et des insectes aquatiques telles que les libellules.
Vu le potentiel touristique et récréatif du site, il pourrait bénéficier d’une valorisation pédagogique suite à sa restauration.
Pour les milieux forestiers, il est conseillé de maintenir une futaie irrégulière feuillue ou mixte en favorisant la régénération naturelle et la conservation de bois morts.

 

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Milieux

  • Landes et fourrés

Mesures d'inventaire et de protection

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