Sites du CEN Limousin

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Mégaphorbiaie et hêtraie de Lissac

Saint-Merd-les-Oussines (19)

 

Carte d'identité

Situé au cœur du Plateau de Millevaches sur le territoire du PNR de Millevaches en Limousin à 850 mètres d’altitude, au Nord du département de la Corrèze, le vallon aval du ruisseau du Diable s'étend sur la commune de Saint-Merd-les-Oussines. Ce vallon encaissé est entouré par de nombreux hameaux : Les Rioux, Les Maisons, Lissac et la Tindelière placés sur les versants. Le paysage est marqué par de vastes boisements feuillus et résineux sur le versant nord. Autour du ruisseau du Diable s’organise un paysage agro-pastoral typique du Plateau de Millevaches alternant prairies mésophiles, landes et, dans les fonds de vallon, milieux tourbeux. 

Historique du site

Le bassin versant aval du ruisseau du Diable est marqué par les aménagements agricoles qui ont façonné le paysage jusqu’au début du XXème siècle avant l’importante diminution de la population du Plateau de Millevaches. Cette occupation humaine est très ancienne comme le prouvent les ruines gallo-romaines des Cars à proximité du site.
L’ensemble des parcelles à proximité des hameaux est bordé de murets de pierre sèche. Les aménagements hydrauliques sont très importants : levades, petits aqueducs, moulins. La gestion de l’eau était très importante, les prairies de fauche étaient, autrefois, irriguées. La gestion minutieuse de ces prairies explique en partie leur richesse actuelle.
Comme suite à la baisse de l’activité agricole, les petites parcelles et les milieux peu productifs (pelouses, landes et tourbières) ont été progressivement abandonnés au détriment de leur intérêt écologique.
En raison de l’intérêt des écosystèmes existants sur ce secteur, le CEN Limousin a acquis près de 7 hectares à partir des années 2000.

 

Les richesses du site

La morphologie du vallon du ruisseau du Diable et son orientation permettent l’installation d’un microclimat favorable au développement de nombreuses espèces végétales d’affinité montagnarde. Ces cortèges végétaux sont particulièrement remarquables le long du ruisseau du Diable sur les prairies et pelouses parcourues par les troupeaux de bovins.
Ce vallon est particulièrement riche en aménagements hydrauliques anciens (levades, moulins, aqueducs). Ces infrastructures complexes permettent notamment une gestion de l’eau afin d’irriguer les prairies de fauche. De nos jours ces aménagements sont à l’abandon.
Les habitats présents le long du ruisseau du Diable sont souvent remarquables :
Les Hêtraies à houx subsistent encore de nos jours en vastes formations, environ 40 hectares. Leur âge est estimé à plus de 150 ans. Elles abritent de nombreuses espèces typiquement forestières remarquables : Grimpereau des bois, Barbastelle et de nombreux coléoptères xylophages inféodés aux vieilles forêts de feuillus.
Les pelouses à Nard sont encore bien présentes sur ce bassin versant. Elles sont souvent en mosaïque avec des prairies plus mésophiles. En raison des caractéristiques du vallon (sol, climat) ces pelouses sont bien fournies en plantes d’affinité montagnarde (Alchemille, Geranium des bois, Sanguisorbe officinale, Pâturin des Sudètes…). La diversité de ces pelouses et prairies est tout à fait remarquable à l’échelle de la Montagne limousine.
Les landes sèches se développent sur des sols filtrants pauvres en éléments nutritifs. Sur le site, elles sont surtout dominées par la Callune (Calluna vulgaris) à laquelle s’ajoutent le Genêt pileux (Genista pilosa), le Gaillet des rochers (Galium saxatile), la Myrtille (Vaccinium myrtillus), la Tormentille (Potentilla erecta), la Gentiane jaune (Gentiana lutea) et l’Arnica des Montagnes (Arnica montana). Ces landes occupent de grandes surfaces sur la partie aval du ruisseau lors de sa confluence avec le ruisseau des Cars. Elles sont majoritairement en déprise agricole.
Les milieux tourbeux sont diversifiés sur le site. Toute une mosaïque d’habitats tourbeux allant de la prairie tourbeuse à jonc acutiflore à la tourbière tremblante se développe le long du ruisseau du Diable dans son lit majeur. Lorsque le vallon s’ouvre en alvéole à sa confluence avec le ruisseau des Cars, une vaste tourbière haute dégradée à Molinie s’installe. Les milieux tourbeux à cet endroit sont dégradés en raison d’un arrêt des pratiques pastorales.
Les mégaphorbiaies et prairies humides hautes se développent au niveau de la tête de source, dans des conditions bien particulières. Ces formations de végétaux à grandes feuilles, particulièrement fragiles, sont composées de nombreuses espèces montagnardes remarquables pour le Limousin : Sceau de Salomon verticillé, Verâtre blanc, Epinard Bon-Henri, Renoncule à feuille d’Aconit. Ces formations végétales exubérantes attirent une très grande diversité d’espèces d’insectes dont nombre sont tout à fait remarquables pour la région.

 

Actions de gestion 

Le CEN entreprend depuis le début des années 2000 des interventions pour préserver la richesse des milieux existants sur ce secteur.
Des actions de débroussaillage et de fauches régulières sont menées pour maintenir la diversité végétale sur les formations herbacées (pelouses, Mégaphorbiaies, prairies humides, ourlets pré-forestiers).
Suite à la tempête de 1999, des actions de restauration des Hêtraies à houx ont été réalisées, extractions des chablis et plantations de Hêtre afin de renforcer la dynamique naturelle des boisements.
De nombreux suivis scientifiques sont menés afin de mieux connaître le fonctionnement des formations végé- tales et les espèces animales qui les peuplent.

 

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Milieux

  • Eaux stagnantes
  • Forêts de feuillus et autres boisements
  • Forêts humides
  • Pelouses et prairies naturelles acides
  • Zones humides non tourbeuses
  • Zones humides tourbeuses

Mesures d'inventaire et de protection

  • Sites dans les PNR
  • Sites Natura 2000
  • ZNIEFF

Photos

Fleur alchemille
Hetraie
Lande tourbiere
prairie lissac