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Tourbière et lande des Recours

Saint-Merd-les-Oussines, Meymac (19)

 

Carte d'identité

D’une altitude allant de 820 m à 900 m, les tourbières et landes des Recours se trouvent au cœur du Plateau de Millevaches, sur les contreforts du Massif Central en Corrèze au sein du PNR de Millevaches en Limousin. Le ruisseau des Recours, qui traverse l’alvéole tourbeux du site et où il prend sa source, constitue la délimitation entre les communes de Saint-Merd-les-Oussines et  Meymac. On accède au site par la D109 au village de Celle principalement, soit en venant de St-Merd, ou bien par la D979 en venant de Bugeat ou Meymac. Réparti sur environ 150 ha, le site est caractérisé par un fond tourbeux encore bien entre-tenu par du pâturage. Il est entouré de puys en partie plantés de résineux. Mais il reste encore quelques landes sèches bien visibles, dont certaines sont menacées de fermeture, tandis que d’autres rosissent en période de floraison.

 

Historique du site

Au début du XIXème siècle, presque la totalité du site appartenait aux habitants de Celle et de Lissac. Pas de clôtures, les communaux étaient pâturés par des troupeaux de vaches, gardées pendant la belle saison. Certaines parcelles étaient fauchées. Et deux moulins permettaient de moudre le grain. Puis l’exode rural, l'abandon des pratiques agricoles traditionnelles et le développement de la mono-sylviculture, ont rapidement fait disparaître les landes et endommagé les tourbières.
En 1997, le CEN Limousin achète un peu plus de 8 ha de terrain abandonné. Un premier plan de gestion est réalisé en 2003, et les premiers travaux de restauration interviennent en 2005. Grâce à ce travail et au partenariat avec un éleveur bovin, le pâturage est de retour chaque année depuis 2006. Les Mesures Agro-Environnementales territorialisées, pouvant être contractualisées par les agriculteurs sur les sites Natura 2000, ont permis de maintenir un pâturage extensif sur les autres surfaces encore ouvertes. Le résultat de toutes ces actions est très positif.
Un nouveau plan de gestion a été élaboré en 2012. De plus, de nouvelles perspectives foncières pour le CEN sont en marche sur près de 20 ha.


Richesses du site

Situé sur une tête de bassin, le site est une véritable réserve naturelle en eau. En effet, l’altitude est assez élevée ; les pluies sont abondantes ; l’alternance des puys et des alvéoles, au socle granitique imperméable, marque la topographie des lieux. Tout cela a permis l’installation d’une grande zone humide tourbeuse.
On retrouve en grande partie les tourbières hautes actives. La végétation y est très particulière. Elle est essentiellement composée de petites espèces dont les Sphaignes, ces mousses capables de stocker 30 fois leur poids sec en eau et responsables de la production de tourbe. Lorsque le niveau d’eau diminue, ou lorsque les parcelles sont abandonnées, le faciès de tourbière haute dégradée apparaît. Il n’y a plus d’activité turfigène, au contraire, la Molinie bleue (Molinia caeruela) devient dominante et forme des touradons.
D’autres zones humides paratourbeuses sont visibles, comme les communautés à Rhynchospora alba. Ce milieu pionnier se maintient sur de petites zones de tourbe à nu, voire même sur l’arène granitique apparente. On y observe deux plantes carnivores : les Drosera intermedia et rotundifolia. La pelouse humide à Nard raide (Nardus stricta) et à Jonc rude (Juncus squarrosus) s’installe lorsque le pâturage est assez fort et constant. Elle occupe une grande surface sur le site.
Les landes et pelouses sèches s’observent encore, intercalées entre les plantations de résineux et les prairies améliorées. Elles se développent sur des sols filtrants et pauvres. La lande est constituée essentiellement de Callune (Calluna vulgaris), mais aussi d’autres Ericacées comme la Bruyère à quatre angles, la Bruyère cendrée, la Myrtille, etc. La pelouse sèche prend souvent sa place en mosaïque avec la lande. La végétation est rase, composée de graminées en particulier le Nard raide, mais également l’Arnica des montagnes...
Près du village de Celle, on s’émerveille devant un petit pré à la végétation luxuriante et colorée dès le printemps. Il s’agit d’une pelouse vivace sèche, évoluant vers un ourlet (ou lisière) submontagnard, se développant sur un sol acidicline. On y observe plus de 40 espèces végétales !
Ces milieux à forte valeur patrimoniale accueillent une faune remarquable, comme la Pie-Grièche grise, le Tarier pâtre, le Campagnol amphibie, la Loutre, le Damier de la Succise, la Cordulie arctique ou encore le Lézard vivipare.

Actions de gestion

Comme suite à l’acquisition des 8 ha de landes et de tourbières sur le site, le CEN Limousin a mené en 2005 un programme de restauration, entièrement financé par la Région, l’Europe et le Département :
- Réouverture du milieu par du bûcheronnage et du débroussaillage,
- Pose d’une clôture fixe pour bovin.
Ensuite, un partenariat avec un éleveur local de bovins a permis le retour d’un pâturage extensif, afin d’entretenir durablement le nouveau parc.
En fonction des nouvelles acquisitions à venir et des différents enjeux de conservation, de prochaines actions de gestion vont sans doute être nécessaires. Il s’agira de surveiller le développement de la Fougère aigle sur les landes et les pelouses à Nard, qui peut vite devenir envahissante et dégrader le milieu. Nous pourrons aussi aménager des franchissements et des accès aux cours d’eau pour le bétail, afin que les berges ne soient pas piétinées, ou encore creuser des gouilles afin de maintenir la présence de la Cordulie arctique.

 

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Milieux

  • Landes et fourrés
  • Pelouses et prairies naturelles acides
  • Zones humides tourbeuses

Mesures d'inventaire et de protection

  • Sites dans les PNR
  • Sites Natura 2000
  • ZNIEFF

Photos

damier
drosera intermedia
epreinte
lardoir
mosaique
moulin renove
pelouse maigre fauche
vaches mazaud
vaches thevenot
vue 2
vue tourbiere recours