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Gestion de zones humides en forêt privée : le balivage d’Aulnes glutineux

M. Préaud et M. Dumont-Saint-Priest, propriétaires forestiers, sont très investis dans la gestion de leurs parcelles. Tous deux aspirent à mener une gestion forestière durable, en conciliant les intérêts économiques et environnementaux. La conduite de leurs boisements proches d’un cours d’eau est à deux stades d’avancement différents. Pour le premier, la phase initiale de diagnostic et de définition des objectifs arrive à son terme tandis que pour le second, des travaux d’éclaircie sont en cours de réalisation. Leur expérience est utilisée pour évoquer une démarche globale de gestion de taillis d’Aulnes glutineux.


Préparer une intervention forestière en zones humides
L’étude de la station forestière (climat, sol, flore…) et du peuplement (essence, densité…) est indéniable pour prendre connaissance des atouts de la parcelle tout en ayant pleinement conscience de ses contraintes. Toute intervention est dirigée par le choix d’essences adaptées et les mesures nécessaires au respect des sols. Avant de débuter un chantier, les préconisations à privilégier sont :
- définir la densité et le diamètre d’exploitabilité finale des essences choisies ;
- prévoir l’accès au chantier, les places de dépôts, les layons d’exploitations (circulation des engins et limitation de la migration de la terre dans la rivière) ;
- si possible, travailler par temps sec ou de gel ;
- utiliser des techniques d’exploitation dites « douces » : bucheronnage manuel, débardage par câble ou à cheval ….
Ce cadrage, défini dans le diagnostic du Réseau Zones Humides, permet d’établir un itinéraire technique de balivage présenté ci-dessous.

 

Exemple de balivage d’un taillis d’aulnes chez M. Dumont-Saint-Priest

Enjeu : Valorisation économique de peuplements en zones humides tout en respectant le patrimoine naturel

Objectif : produire du bois d’oeuvre de qualité. Technique choisie : balivage du taillis (sélection des plus belles tiges, qui seront conservées et valorisées à leur maturité).

Etapes d’amélioration d’un taillis d’aulnes
1) Marquage en réserve : il s’effectue sur les tiges les plus droites, saines, non chétives, qui seront valorisées. L’intérêt est d’augmenter la quantité de lumière car les sujets en pleine lumière produisent beaucoup plus de bois tant en circonférence qu’en hauteur.

2) Prélèvement des tiges : il s’agit d’une succession de coupes visant à abaisser la concurrence exercée sur les tiges d’avenir marquée en 1). Par exemple, chez M. Dumont-Saint-Priest, pour une estimation initiale d’environ 2550 tiges d’aulnes/hectare, le balivage viserait l’obtention de 80-120 tiges/ ha de bois d’oeuvre.


3) Valorisation du bois : le bénéfice sur ce type de chantier se fait lorsque les plus belles grumes sont vendues pour du bois d’oeuvre.
Des travaux d’élagage peuvent être effectués lors des années de maturation du peuplement. Pour cette 1ère année d’intervention, M. Dumont-Saint-Priest conduira les travaux sur une petite partie du boisement afin d’évaluer les meilleures techniques d'exploitation et les coûts d'exploitation de ces zones engorgées.

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