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Pâturage itinérant de la vallée de la Creuse et de la Gartempe
Le Conservatoire gère d’importantes surfaces de landes sèches sur le site Natura 2000 de la Vallée de la Gartempe, dans le secteur de Chateauponsac, et sur les sites Natura 2000 de la Vallée de la Creuse et des Gorges de la Grande Creuse. Elles ont, pour la plupart, fait l’objet de travaux de restauration (bûcheronnage, débroussaillage, étrépage, etc) et d’entretiens mécaniques dans le cadre de contrats Natura 2000. Elles sont, de plus, soumises à un entretien par pâturage ovin depuis l’automne 2018 pour les landes des Gorges de la Grande Creuse, depuis l’automne 2018 pour celles de la Gartempe.
Ces projets ont pu voir le jour grâce à la contribution de nombreux acteurs, dont les municipalités (Châteauponsac, Anzême, Champsanglard, Le Bourg d’Hem, Fresselines et Crozant), la coopérative Ovins Berry Limousin acceptant de salarier les bergers en prestation pour le Conservatoire, le Conseil Départemental de la Creuse en tant que soutien technique et financier de l’action, la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret, les nombreux propriétaires fonciers mettant à disposition des terrains et surtout des deux éleveurs confiant une partie de leurs brebis.
Sur les landes de la Gartempe, le troupeau est arrivé le 19 mai et les 70 brebis de Bastien CAZIN, sous la surveillance de Matthieu BUIS, vont pâturer plus de 45 ha de terrains pendant près de 6 semaines. A partir de la mi-septembre, l’expérience sera reconduite pour une durée similaire. Le long de la Creuse, les 75 brebis de Nicolas MELIN ont découvert les landes de Crozant et de Fresselines le 15 mai et les ont quittées le 29 mai pour rejoindre celles d’Anzême, de Champsanglard et du Bourg d’hem jusqu’au 29 juin. Sur ces 5 communes, elles parcourent près de 70 ha sous la conduite, cette année, d’Emelyne BURON. L’épisode printanier est seulement d’une durée de 5 semaines pour les sites creusois mais il s’étendra sur 11 semaines en automne. Les salaires des bergers sont financés dans le cadre de contrats Natura 2000 portés par le Conservatoire, dont l’un intègre également la restauration de nouvelles landes.
L’impact du pâturage est très positif. Au printemps, les brebis consomment intensément les Genêts à balai, les ronces et ont une action mécanique sur les jeunes crosses cassantes de Fougère aigle si elles sont contraintes de séjourner sur les secteurs fortement colonisés. En automne, la ressource herbagère étant moins importante, elles se concentrent sur les jeunes ligneux et freinent ainsi la fermeture des milieux.
Dans les deux cas, ces expériences rencontrent un franc succès auprès des habitants des communes, des touristes et des élus. Les éleveurs y trouvent également leur compte car, si la prise de poids de leurs animaux suite aux épisodes d’itinérance n’est pas toujours évidente, elle a souvent été réelle et le fait de voir partir une partie de leurs bêtes leur permet de décharger leur exploitation. Chaque année, les surfaces gérées par le Conservatoire sur ces sites augmentent et la taille des troupeaux devient trop limitée pour exercer une pression de pâturage suffisante, en particulier au printemps où la ressource est abondante sur les surfaces en herbe intégrées dans le parcours des bêtes. Le travail à mener pour les années à venir sera de veiller à faire grossir les effectifs en proportion des surfaces gérées.