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Chaque année, les gîtes d’hibernation des chauves-souris connus en Corrèze sont suivis par le GMHL (Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin) en partenariat avec le CEN Nouvelle-Aquitaine. Sur le site Natura 2000 «Ruisseau du moulin de Vignols», les premiers comptages ont été effectués en 1985 par les bénévoles du GMHL et sont depuis menés chaque année.De nouveaux gîtes ont également été découverts au cours des années et s’ajoutent à la liste des sites prospectés, tels qu’à Segonzac ou à Saint-Robert). Lors de ces suivis, on dénombre les effectifs des différentes espèces présentes. Cette année, les effectifs sont globalement stables voire en légère augmentation pour certaines espèces comparées aux années précédentes. L’hiver 2021 étant particulièrement froid comparé aux derniers hivers, ceci favorise très certainement l’état léthargique des chiroptères. Les graphiques ci-dessous détaillent les effectifs dénombrés en fonction de l’espèce et de l’année. Nous en profitons pour remercier les bénévoles du GMHL sans qui ces données n’existeraient pas.

Ces comptages sont couplés à une étude qui a commencé en 2016 dans le cadre du programme Chiroptère cavernicole financé par la DREAL Nouvelle-Aquitaine et la Région Nouvelle-Aquitaine. Ce programme inter-régional a été initié dans le but d’améliorer les connaissances sur le Grand Rhinolophe, une espèce anthropophile très menacée. Dorénavant, d’autres espèces sont inclues dans ce programme, à savoir le Rhinolophe euryale, le Minioptère de Schreibers et le Murin à oreilles échancrées. Ce programme de recherche consiste à faire des analyses génétiques et écotoxicologiques sur des individus capturés en sortie de leur gîte de mise-bas. Lors de ces captures temporaires estivales, certains individus sont équipés de transpondeurs. Cela permet d’apporter des informations au niveau du déplacement des individus sur le territoire. Lors des comptages hivernaux, on contrôle à l’aide d’un lecteur les individus afin de savoir s’ils ont été transpondés. Si tel est le cas, le numéro du transpondeur permet de connaître de quel site estival provient l’individu et en quelle année il a été capturé.

Lors des comptages hivernaux de Corrèze cette année, sur la totalité des grands rhinolophes observés, trois individus se sont avérés marqués, dont deux individu qui avaient été transpondés  au Moulin du Cher, situé à une trentaine de kilomètres, un en 2017 et l’autre en 2018 . Le troisième individu contrôlé se situait à Segonzac et avait été transpondé au Château de Hautefort (24) en 2020, situé à une dizaine de kilomètres.

Les chiroptères représentent un enjeu fort pour la biodiversité. Ce sont des espèces qui subissent un déclin avéré en raison de l’activité humaine et de la destruction de leurs habitats (forêts de feuillus, milieux bocagers et divers gîtes). C’est pourquoi le CEN Nouvelle-Aquitaine s’implique dans la préservation des habitats boisés d’intérêt ainsi que des gîtes d’hiver et d’été, en menant une animation foncière sur ces sites.