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Les Combes de la Cazine

Colondannes

 

carte d'identité

Le site des Combes de la Cazine se situe au nord-ouest de la Creuse. Proche de la Souterraine, il est très facilement accessible depuis le bourg de Colondannes, où il est indiqué. Le nom, à lui seul, évoque les deux grands traits identitaires du lieu : des escarpements rocheux et un cours d’eau. Les Combes, formant d’étroites vallées, sont liées à une faille géologique alignée d’ouest en est. Cette zone de cisaillement dévoile les formations granitiques du secteur en laissant apparaître des micros-falaises,  ainsi que des blocs rocheux de tailles très diverses. Cette bande accidentée traverse le nord du site et favorise naturellement l’installation de landes à bruyères.  
Irriguant toute la zone d’étude, la Cazine s’apparente à une artère ; la rivière sillonne la vallée qui s’élargit dès la sortie de l’espace faillé, laissant la place à des pentes plus douces et des paysages plus verts.

Historique du site

L’histoire commence en 2005. Dans le cadre du contrat de rivière de la Sédelle, le Conservatoire d’espaces naturels du Limousin réalise la cartographie des milieux humides du bassin versant de la Cazine. La biodiversité des Combes attire l’attention. En 2010, le CEN Limousin parcourt à nouveau la région et reprend conscience de l’importance écologique du secteur, notamment en raison des étendues de landes. Les plus grands terrains recouverts de bruyères appartenant à la commune de Colondannes, il prend contact avec la municipalité. Cet entretien fructueux suscite une étroite collaboration : convaincu de la valeur environnementale de ces parcelles, le Conseil municipal annonce vouloir confier la gestion des landes au CEN Limousin en partenariat avec l‘Office National des Forêts qui s’occupe des boisements communaux. Les échanges aboutissent à la signature d’un bail civil d’une durée de 20 ans. Il inclut trois parcelles d’une surface totale de 13,5 ha. Parallèlement, les propriétaires privés intéressés par la sauvegarde de la nature intègrent le projet en signant une convention de gestion pour leurs parcelles.

Richesse du site

La diversité naturelle des Combes de la Cazine est liée aux variations hydriques, topographiques et à la présence de cours d’eau. Trois grands secteurs se distinguent : les plateaux, les pentes et les vallées alluviales.
La plus grande originalité se trouve dans l’extrême nord en raison de l’accident géologique.
Sur les hauts et rebords de pentes, les sols formés sur le socle granitique sont pauvres et filtrants.
Peu de plantes ont la capacité de s’y installer d’autant plus que les étendues sont exposées au soleil. La faible réserve en eau du substrat, associée à la chaleur, entraîne le développement d’espèces préférant les terrains chauds et secs. De ce fait, les landes sèches à Callune, communément appelées «landes à bruyères»  recouvrent une grande partie de cette zone. Le cortège floristique représentatif se compose de Callune, de Bruyère cendrée et d’Ajonc nain. Il accueille toute une faune souvent protégée comme le Lézard vert, le Criquet de Barbarie ou bien encore, pour ne citer que trois oiseaux, la Linotte mélodieuse, l’Engoulevent d’Europe et le Busard Saint-Martin. Les affleurements rocheux qui se mêlent aux landes enrichissent le patrimoine naturel. La transition entre les rocs et les landes favorise l’installation de pelouses sèches annuelles.
De petites plantes très discrètes, elles aussi protégées ou rares en Limousin, y poussent : Millepertuis à feuilles de Linaire, Petit Nard délicat… Ces milieux ouverts sont encadrés de boisements qui créent d’autres conditions écologiques favorables à une autre type de faune, notamment à la Barbastelle, chauve-souris forestière à faible population.
La forêt dévale jusqu’au bas des versants et, lorsque les vallées sont étroites, rejoint les berges des rivières.
Les cours d’eau engendrent aussi des spécificités. La Loutre, espèce en danger en France, fréquente la Cazine. Les prairies humides regorgent d’insectes, libellules et papillons comme le Cuivré des marais, qui utilisent ces prés pour leur cycle de reproduction ou pour leur alimentation.  
Par ailleurs, de nombreuses petites lisières forestières sillonnent le site et forment un véritable maillage de connexion écologique très adapté à la vie du Muscardin.

Actions de gestion

Les opérations de gestion découlent d’un diagnostic écologique et sont précisées dans un plan de gestion. Elles visent principalement la protection des milieux secs et ouverts et se déroulent en deux grandes phases. Premièrement, les actions de restauration : elles cherchent à améliorer l’état de conservation des landes et des pelouses sèches en luttant contre leur fermeture. Globalement, elles consistent à enlever les fourrés et les arbres qui petit à petit grignotent ces habitats. Les techniques les plus utilisées sont le bûcheronnage et le débroussaillage. Tous les produits de coupe sont enlevés des parcelles pour respecter le sol et le besoin d’ensoleillement de la végétation. Ensuite, vient le temps des actions de maintien des milieux nouvellement restaurés. Les gestionnaires veillent à contenir la propagation de plantes indésirables comme la Fougère aigle ou les arbustes. Simultanément, un travail de stratification de la Callune est mis en place. Son objectif est de permettre à la lande de se régénérer tout en conservant l’ensemble des niches écologiques car les espèces qui se développent sur le sol d’une lande rase sont différentes de celles vivant dans les parties hautes de la Callune.

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Vidéo sur les Combes de la Cazine

Milieux

  • Eaux courantes
  • Forêts de feuillus et autres boisements
  • Landes et fourrés
  • Pelouses et prairies naturelles acides

Mesures d'inventaire et de protection

  • ZNIEFF