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Tourbière de Chante-Ribière

Bersac-sur-Rivalier (87)

 

Carte d'identité

Cette petite tourbière d’environ 6 hectares se situe près du village de Maillofargueix, au sein des monts d’Ambazac. Elle donne naissance à un ruisseau affluent du Barrot, alimentant la Gartempe. Située dans un fond de vallée, cette zone humide a la particularité d’avoir été exploitée durant la seconde guerre mondiale pour l’extraction de tourbe. La fosse ainsi créée a été recolonisée par la tourbière et accueille maintenant des milieux et des espèces rares en Limousin et en France. Elle abrite en effet plusieurs plantes et animaux montagnards qui se trouvent ici en limite de répartition.
D’importants travaux de restauration du site ont été effectués par le CREN. L’entretien du site est assuré par les vaches et les moutons d’agriculteurs locaux.
Certaines zones sont aussi laissées en évolution naturelle.
« Chante-Ribière » aurait pour racines « kant » qui se rapporte au rocher et « ribiera » qui signifie zone humide. C’est la « tourbière du rocher », se rapportant dans cette hypothèse aux blocs rocheux présents dans la pente au dessus du site.

 

Historique du site

L’action du CREN a été rendue possible en 2002 grâce à deux de ses adhérents qui ont acheté des parcelles du site et les ont confiées en gestion à l’association. Les premiers travaux ont débuté en 2003 notamment par l’essouchage de saules et de bouleaux dans les secteurs de l’ancienne fosse d’extraction de tourbe. Cette opération a permis de créer des zones d’eau libre rajeunissant ainsi les formations tourbeuses.
La clôture a été installée en 2004 et les premières vaches sont arrivées en 2005, permettant l’entretien annuel des prairies tourbeuses.
En 2008 et 2009, le CREN a restauré deux parcelles du fond tourbeux en réhabilitant des prairies tourbeuses qui s’étaient boisées naturellement.
Chaque année, des opérations d’entretien sont effectuées, comme la fauche de fougères, l’entretien des clôtures, la coupe d’arbustes…

 

Richesses du site

L’extraction ancienne de tourbe a provoqué le rajeunissement forcé de la tourbière : la végétation recolonisant les zones exploitées a formé des tremblants et autres formations de jeune tourbière. Ces milieux sont de moins en moins nombreux en Limousin et ceux de Chante-Ribière accueillent en plus une espèce de Carex unique en Limousin : Carex lasiocarpa. Le site abrite aussi des zones de tourbière active et des prairies humides où l’on peut rencontrer des plantes carnivores (Drosera rotundifolia, D. intermedia) et les pompons cotonneux des linaigrettes (Eriophorum polystachion, E. vaginatum).
La Cordulie arctique est une espèce de libellule ne vivant que dans les tourbières. Ses larves se dissimulent dans les zones de sphaignes (mousses des tourbières) gorgées d’eau. Cette espèce se trouve en limite de répartition nationale dans les monts d’Ambazac.
Sur les murets bordant les parcelles de la tourbière, plusieurs espèces de fougères se sont installées et deux d’entre elles sont des montagnardes : les polypodes du Hêtre et du Chêne (Phegopteris connectilis, Gymnocarpium dryopteris).
La zone où se trouve l’ancienne fosse d’extraction n’est pas pâturée : les milieux sont trop instables d’une part pour que des animaux puissent y aller et d’autre part les secteurs de tourbière active sont très sensibles au piétinement.
Une des zones boisées de cet exclos est laissée à l’évolution naturelle : c’est une formation de bouleaux et de saules s’étant développés sur un secteur de tourbière active. Cet habitat est aussi menacé à l’échelle européenne.
Le Damier de la Succise est un papillon dont les chenilles vivent en commun, dans une toile qu’elles tissent, sur les pieds de la Succise des prés (plante fleurissant à la fin de l’été).
Le site est un lieu de halte voire d’hivernage pour certaines espèces migratrices telles que la Bécassine sourde, la Bécassine des marais, le Bruant des roseaux ou les pipits spioncelle et farlouse.
Cette zone humide est le lieu de vie du Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), micromammifère devenu rare et menacé en France dont on peut déceler les galeries entre les touffes d’herbe.
Cachée au pied de la route, la loge de berger attend le retour de sa bergère ou du promeneur surpris par l’orage.

 

Actions de gestion

Essouchage dans la zone de tremblants : l’arrachage des souches permet de recréer des zones d’eau libre qui vont redynamiser le processus de formation de la tourbière.
Pâturage bovin : c’est le meilleur moyen d’entretien des prairies tourbeuses.
Bûcheronnage de restauration : certaines parcelles de prairies tourbeuses abandonnées depuis longtemps se sont boisées naturellement de saules et bouleaux. Des opérations de coupe des arbres permettent de restaurer ces parcelles pour un futur entretien par le pâturage.
Le site bénéficie d’un entretien régulier pour les clôtures, petits travaux…

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Milieux

  • Eaux courantes
  • Zones humides tourbeuses

Photos

ceratocapnos claviculata
gouille placette
maillofargueix
saulaie boulaie