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Lande de Puycheny

La Meyze, Saint-Hilaire-les-Places (87)

 

Carte d'identité

La lande de la Rousseille-Puycheny est localisée sur le territoire du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, à cheval sur les communes de Saint-Hilaire-les-Places et la Meyze ; à une quarantaine de kilomètres au sud/sud-ouest de Limoges.
Située sur un affleurement de serpentine, elle recèle alors des milieux spécifiques : pelouses « écorchées », blocs rocheux, lande mésophile, boisements humides.

 

Historique du site

Lors de l’inventaire des affleurements serpentiniques en 1994, l’intérêt écologique de cette lande est reconnu : présence d’espèces végétales liées à ces affleurements. Cet espace composé de lande, pelouses et prairies a été exploité par l’homme jusque dans les années 1970 : extraction artisanale d’argile pour la fabrication de tuiles, pâturage ovin des prairies avec quelques fruitiers pour les fruits. L’arrêt de ces activités a alors entraîné une modification du paysage avec la fermeture des milieux.

Le rapprochement du CEN avec l’association « les amis des tuileries en Limousin » a permis la signature en 2005 de plusieurs conventions de gestion sur une superficie de 5 ha. En effet, cette association a servi de relais entre les propriétaires et le CEN.

 

Richesses du site

L’affleurement serpentinique de la Rousseille-Puycheny avec ses conditions stationelles spécifiques a permis le développement d’habitats particuliers tels que les pelouses « écorchées » sur dalles rocheuses, la lande mésophile au niveau des dépressions avec un sol plus évolué et plus profond.
Les pelouses dites « écorchées » correspondent au stade pionnier avec pour principales espèces les lichens, les sedums (Sedum reflexum) bien adaptés pour se développer directement sur la roche avec des conditions d’ensoleillement et de sécheresse extrêmes. Sur ce site, ces formations pionnières sont largement imbriquées avec les formations plus évoluées dans lesquelles on va retrouver la Fétuque de Léman donnant un aspect gris bleuté à la lande, l’Armérie faux plantain, la Kœlérie du valais, le Céraiste nain… Ces espèces, bien que non protégées, sont généralement inféodées aux affleurements serpentiniques de la région et à quelques localités sur calcaire dans le bassin de Brive.
C’est également dans ces pelouses que l’on peut observer au printemps la floraison de l’Orchis bouffon et de la Scille printanière.
Les quelques blocs rocheux dans la lande et les boisements mésophiles abritent des stations de la Doradille noire écotype serpentinicole.
La lande mésophile abrite des espèces végétales à caractère atlantique telles que : Bruyère à quatre angles, Ajonc nain, Mouron délicat, Carum verticillé, quelques pieds de Genévriers com- muns…L’abandon de cette zone pendant de nombreuses années a largement favorisé le développement de la Molinie, donnant à la lande une physionomie herbeuse.
Le réseau de mares issues des anciennes extractions d’argile est favorable au Sonneur à ventre jaune alors que les landes sont fréquentées par l’Engoulevent d’Europe.
Dans les boisements frais entourant la lande, se développe le Sanicle d’Europe (espèce répandue dans les bois à sol riche en éléments nutritifs, notamment les chênaies-charmaies du sud-ouest de la région et les charmaies calcicoles du rebord du causse corrézien). On peut également apercevoir au bord du sentier dans les boisements frais, quelques pieds d’une orchidée dépourvue de chlorophylle : la Néottie nid-d’oiseau, espèce protégée en Limousin.
Récemment 2 pieds de Saule rampant ont été découverts près de l’étang. Ce petit arbuste n’est connu en Limousin que sur la commune de Cromac dans le nord de la Haute-Vienne.

 

Action de gestion

L’abandon de toutes pratiques agropastorales sur le site depuis les années 1970 a entraîné une fermeture du milieu par les ligneux. La lande mésophile est alors colonisée à plus de 50 % par les arbres et les pelouses sur l’affleurement serpentinique sont piquetées par le Brachypode penné, la Fougère aigle, la Bourdaine…
Le principal objectif sur ce site était donc de restaurer ces habitats particuliers. Pour cela, de gros travaux de bûcheronnage ont été réalisés dès 2006 sur 0,5 ha de lande mésophile à humide. En parallèle, un parc de pâturage a également été créé afin de permettre le retour d’un pâturage ovin dès 2007, sur 5, 5 ha.
La Fougère aigle, qui se développe depuis les lisières vers les pelouses et la lande mésophile, est débroussaillée deux fois par an, afin d’épuiser les rhizomes et ainsi freiner son développement.

 

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Milieux

  • Eaux stagnantes
  • Forêts de feuillus et autres boisements
  • Forêts humides
  • Landes et fourrés
  • Milieux serpentiniques

Mesures d'inventaire et de protection

  • Sites dans les PNR

Photos

armeria arenaria
Asplenium-adiantum nigrum serpentinicole
atelier musee terre
paturage ovin
pelouse sur serpentine
puycheny