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Coteau de Cheyssiol

Meyssal (19)

Carte d'identité

Le coteau de Cheyssiol est un affleurement calcaire de faible extension (46 ha) situé le long de la faille de Meyssac marquant la limite géologique et géographique entre deux entités : le massif gréseux de la Ramière et bassin calcaro-marneux du Meyssacois. Ce site a un fort intérêt géologique, puisque les discordances géologiques sont facilement observables au niveau du glissement de la faille. Les versants est et sud sont constitués par des pelouses calcicoles en cours d’enfrichement mais qui accueillent de nombreuses espèces végétales et animales typiques de ces milieux et pour certaines très exceptionnelles pour le territoire limousin.
Le Conservatoire d’espaces naturels du Limousin a obtenu la gestion de petites parties du site à partir de 2008. Le site de Cheyssiol est très isolé à l’heure actuelle dans le réseau des sites CEN.

Historique du site

Le coteau de Cheyssiol a été découvert en 1997. Il a fait l’objet d’inventaires importants au cours de l’année 1998 mettant en avant l’importance de la diversité biologique sur cette petite entité calcaire.
En 2008, en raison de l’enfrichement des pelouses le Conservatoire mène de la prospection foncière. Une parcelle de 30 ares est acquise et sur une autre de 31 ares est signée une convention de gestion. A partir de 2009, des travaux récurrents de débroussaillage permettent la réouverture des pelouses en gestion.
EN 2016, deux nouvelles parcelles sont acquises sur une surface de 80 ares. Un nouveau programme de travaux est établi prévoyant l’établissement d’une remise en pâturage des pelouses par des moutons.
Les versants du coteau de Cheyssiol ont été cultivés en vigne jusqu’au début du XXe siècle. De nombreux vestiges de cette activité sont visibles sur le site : terrasse soutenue par des murets de pierres sèches, petites « bories », cabanes édifiées en pierres sèches calcaire servant à remiser le matériel de travail de la vigne, elles sont pour la plupart en ruine de nos jours. Ce passé viticole explique le fort morcellement foncier et la petite taille des parcelles.

 

Actions de gestion

Le manque d’intervention humaine, notamment sur les pelouses, entraîne leur fermeture par le développement de broussaille provoquant la régression des plantes et des animaux inféodés aux habitats ouverts. De plus, ce site de taille restreinte est largement entouré par les bois augmentant d’autant la dynamique forestière sur les pelouses.
Des actions de déboussaillage mécanique sont menées pour limiter la fermeture des pelouses sur les parcelles maîtrisées par le CEN. Un projet de mise en place d’un pâturage ovin devrait voir le jour à partir de 2018 en partenariat avec les voisins des parcelles maîtrisées afin de garantir une gestion pérenne des habitats de pelouses.

 

Richesses du site

La richesse du site se situe au niveau de ses habitats calcicoles et dans le passage de la faille de Meyssac qui permet d’observer facilement le contact entre des formations géologiques d’une différence d’âge de 70 millions d’années.
Les habitats calcaro-marneux sont remarquables sur le site. Le plateau sommital accueille des chênaies pubescentes où la composition floristique est très diversifiée et originale pour le Limousin, avec la présence du Chêne vert (Quercus Ilex) ou du Frêne à fleurs (Fraxinus ornus), essence méditerranéenne dont la naturalité est douteuse. Ainsi que de nombreuses espèces d’orchidées de sous-bois comme le Limodore (Limodorum abortivum) et l’Epipactis de Müller (Epipactis muelleri).
Les pelouses, installées sur les versants, sont partiellement embroussaillées. La diversité botanique y est très importante. Sur les bancs calcaires se développent des plantes xérophiles inféodées aux débris rocheux comme la Mélique ciliée (Mélica ciliata) ou le Sedum à pétales étroits (Sedum anopetalum). Sur les marnes et les calcaires des végétations plus herbacées où poussent de nombreuses espèces d’Orchidées (18 espèces), mais également des plantes rares comme le Glaïeul des moissons (Gladiolus italicus) et la Psorélie bitumeuse (Bituminaria bituminosa) légumineuse à odeur de bitume d’affinité méditerranéenne en limite septentrionale de répartition.
Ce coteau sec attire de nombreux insectes inféodés aux milieux chauds comme l’Empuse ou Diablotin (Empuse pannata) et l’Ascalaphe (Libelloides coccajus) insecte à la physionomie hybride entre un papillon et une libellule. Le chant des Cigales confère l’ambiance sonore du site en été.
Des prairies entourent le coteau calcaire. Certaines d’entre elles sont des prairies uniquement de fauche, leur gestion est extensive (pas de retournement, amendement faible à nul), il en résulte des cortèges végétaux très diversifiés et qui deviennent rares à l’échelle européenne.

 

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Milieux

  • Forêts de feuillus et autres boisements
  • Formations primaires sur rochers
  • Milieux calcicoles

Mesures d'inventaire et de protection

  • ZNIEFF