Sites du CEN Limousin

Carte d'identité

Les prairies et boisements de Mayéras, entièrement situés sur la commune de Verneuil-sur-Vienne, font partie d’un ancien domaine situé en rive droite de la Vienne, au confluent du ruisseau du Félix et tout près du Château de Losmonerie auquel il était lié. Leur grand intérêt a été mis en évidence dès les années 1980 par des naturalistes locaux qui ont permis l’inclusion du domaine dans les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique du Limousin.
Le site qui appartient maintenant au Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne est ouvert au public et accessible par un très beau chemin bordé de grands chênes ou par canoë en descendant la rivière à partir de la base d’Aixe-sur-Vienne.
La découverte de ses richesses et de son histoire se fait depuis cette année grâce à un sentier de découverte original utilisant un « bâton conteur ».

Le bâton conteur est disponible à :

Office du Tourisme du Val de Vienne
46, avenue du Président Wilson
BP 39 - 87700 Aixe-Sur-Vienne
Tel : 05 55 70 19 71 mail : ot-valdevienne.com

Historique du site

Comme beaucoup d’endroits le long des grandes rivières, le site est marqué par une présence humaine ancienne. A l’apogée de cette occupation, entre le XVIIIe et le début du XXe siècle, l’emprise sur l’espace était totale et les paysages très ouverts. Trois familles vivaient sur Mayéras. Une multitude d’ouvrages destinés à apprivoiser la force motrice des eaux de la Vienne apparurent, la voie ferrée d’Angoulême à Limoges traversa le domaine. La phase d’abandon progressive des activités traditionnelles qui a suivi a permis aux milieux naturels et particulièrement à la forêt de se réinstaller petit à petit.
L’intérêt particulier du site a été mis en relief dans les années 1990 par des naturalistes de la commune qui ont fourni l’argumentation pour son inscription dans les ZNIEFF.
Il appartient depuis 2010 au Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne (SABV) que le CREN assiste pour sa gestion écologique et sa mise en valeur.
Il fait partie d’un réseau de sites en pleine évolution, conventionnés ou loués, répartis sur les 45 km entre la sortie de Limoges et l’île de Chaillac, et qui comprend l’île de la Porte (Aixe-sur-Vienne) les prairies de « Chez Roger », du Gué de la Roche (Saint-Priest-sous-Aixe) et du Mas Chaban (Cognac-la-forêt).

Richesses du site

Le domaine de Mayéras rassemble une série de milieux naturels représentatifs de la partie médiane de la Vienne limousine : rivière déjà ample coulant dans son lit naturel parsemé d’îles et de rochers, petit ruisseau, zone de marais, prairies plus ou moins humides de divers types et régulièrement inondées, boisements naturels variés.
Les cortèges de plantes et d’animaux présents sont aussi très typiques, alliant des espèces assez communes mais particulièrement abondantes sur le site avec d’autres beaucoup plus rares, descendues des hauteurs de la montagne limousine ou sensibles au climat relativement doux de la vallée et à la richesse des sols alluviaux. La succession des tapis de fleurs de différentes couleurs au printemps et la variété des ambiances sonores composées par les amphibiens et les oiseaux donnent à ce site tout proche de l’agglomération limougeaude une grande valeur.
Au premier printemps, dans les boisements où les oreilles exercées perçoivent les cris secs des Gros becs et ceux un peu geignards du Pic mar, le bleu des Scilles à 2 feuilles côtoie le rose des Corydales à bulbe plein et le blanc pur du délicat Isopyre faux-pigamon. Dans l’enchevêtrement des grands carex du marais que survole le papillon cuivré éponyme (éponyme, éponyme,… quel drôle de nom pour un papillon !...), ce sont les grognements du Râle d’eau et le coassement des innombrables Grenouilles rousses qui donnent une ambiance particulière. Un peu plus tard en saison, les loriots et les rossignols dominent le concert alors que les jeunes hérons cendrés de la colonie voisine s’essaient à leurs premiers vols.
L’été est marqué par la floraison exubérante des salicaires, lysimaques et reines des prés sur lesquelles grouillent les insectes. De nombreux oiseaux s’empiffrent alors de mûres et autres baies, rechargeant leurs batteries avant de retourner en Afrique.
A l’automne riche en couleurs et en odeurs d’humus épais succèdent les brumes de l’hiver ; le marais s’est endormi dans l’entrelacs des laîches mortes.
Mais ce repos ne dure pas et dès le début de février les perce-neige apparaissent dans les bois et les premières pontes des Grenouilles rousses dans les mares, les ornières et les bras morts.

Actions de gestion

Sur ce site marqué de longue date par la présence humaine et dont le SABV, nouveau propriétaire, veut faire une vitrine de son action sur le bassin de la plus grande rivière du Limousin, l’enjeu est de conserver et renforcer l’intérêt écologique et la variété des espèces tout en permettant leur découverte par le plus grand nombre.
Pour cela, des travaux de débroussaillement ont été nécessaires pour le passage d’un sentier. Sur les parties les plus mouillées, le cheminement se fait sur un caillebotis de châtaignier. Les peupliers hybrides inadaptés et dépérissants alignés le long de la rive ont été abattus, laissant place au boisement naturel composé de frênes, érables de diverses espèces, tilleuls et même quelques ormes de belle taille..
Les saules qui s’implantent dans les prairies marécageuses, les refermant petit à petit, doivent régulièrement être remis à leur place par de petites opérations de bucheronnage. Il ne s’agit pourtant pas de les éradiquer car ils ont une grande importance pour nombre d’insectes et pour ceux qui les mangent…
Autre espèce ligneuse à contrôler, les Robiniers faux-acacia qui ont tendance à se répandre au détriment des boisements naturels à partir de la voie ferrée Limoges-Angoulême qui traverse le site. Les prairies devraient être pâturées par un troupeau de brebis.

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