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Bois sur pente du Saut de la Virole

Lestard, Viam, Saint-Hilaire-les-Courbes (19)

 

Carte d'idendité

Le Saut de la Virole, à cheval sur les communes de Lestards, Viam et Saint-Hilaire-les-Courbes en Corrèze, se trouve où la Vézère se fraye un chemin au milieu des blocs de granite avant de chuter plusieurs mètres plus bas en une charmante cascade. C'est également à cet endroit que la Vézère s’écoule dans des gorges fortement encaissées sur près de 5 kilomètres entre le barrage de Viam et celui du lac des Bariousses.
Enfoncées dans les granites de la bordure ouest des Monédières, passant de 684 et 563 m au niveau de la cascade, les gorges de la Vézère sont essentiellement constituées de formations boisées dont la nature varie en fonction de l’exposition et des pentes. Ce grand massif boisé offre une grande quiétude pour la faune et la flore.

Historique du site

Le site a été découvert pour sa richesse botanique par les naturalistes régionaux durant les années 1970. Ainsi, les gorges de la Vézère ont été retenues dans les premiers inventaires ZNIEFF des années 1980.
L’intérêt des gorges a amené très rapidement le Conservatoire d'espaces naturels à s’assurer de la maîtrise foncière sur les parcelles les plus remarquables et permettant l’acquisition en 1995 de près de 6 hectares dont le site du Saut de la Virole lui-même.
Les travaux hydro-électriques à proximité (barrages, conduites forcées) ont largement façonné le site.
Par son attrait touristique, le Saut de la Virole a été et est encore un lieu très fréquenté et le sujet de nombreux projets visant à promouvoir ce site remarquable.

Richesses du site

L’entaille créée par la Vézère est profonde mais peu large. Ainsi, dans le fond des gorges, le passage de la rivière crée des conditions microclimatiques particulières (forte hygrométrie et températures fraiches et tamponnées). Ces conditions écologiques favorisent le développement d’une flore d’influence montagnarde qui ne se développe habituellement pas à des altitudes aussi basses. Ces plantes forment par endroit un habitat rare qui est la mégaphorbiais (méga : grand en grec et phorbe : feuilles). Ces formations humides de bord de cours d’eau sont d’une grande diversité floristique et très fleuries au mois de juin.

Dans les espèces végétales d'influence montagnarde, on trouve une remarquable station d'Ail victorial (Allium victorialis), ainsi que la Laitue de Plumier (Cicerbita plumieri), le Séneçon faux Cacalie (Senecio cacaliaster), Polypode du Chêne (Gymnocarpium dryopteris), Safran à fleurs nues (Crocus nodiflorus), Polystic en fer de lance (Polystichum lonchitis) seule station limousine connue.
Les formations boisées exposées au nord sont aussi très fraîches et permettent le développement d’un cortège important de fougères qui recouvrent de nombreux chaos de blocs créant un paysage original.

Sur les versants les plus abrupts exposés au sud, des formations de landes se développent dans lesquelles les rochers à nu sont colonisés par des plantes thermophiles en contradiction, au niveau des exigences écologiques, avec les plantes d’affinités montagnardes du bord de la Vézère.
La cascade en elle-même a un intérêt paysager, on peut y observer de nombreuses plantes liées à la forte hygrométrie ambiante et des « marmites de géants » qui sont des cuvettes creusées dans la roche par la force de la Vézère.
La richesse botanique de ce site est indéniable, elle induit une diversité entomologique importante. Ainsi un papillon et 4 espèces de Chrysomèles, rares ou exceptionnels pour la France ont été inventoriés sur ce linéaire de Vézère…
D'autres espèces faunistiques semblent apprécier ce lieu comme la Loutre d'Europe (Lutra lutra), et des chauves-souris (ou Chiroptères) comme la Barbastelle (Barbastella barbastellus), Le Murin de Bechstein (Myotis bechsteini), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), le Grand Murin (Myotis myotis), ou le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros).

Actions de gestions

Des inventaires ont été réalisés et des mesures de gestion du site ont été preconisées en 1996. La non intervention a été choisie afin de faire vieillir les peuplements forestiers pour garantir un meilleur accueil de la biodiversité strictement forestière. L’accent a été mis sur la préservation des conditions du micro-climat local, lié à l'encaissement de la vallée et à l'ambiance forestière qui est favorable à l'ensemble de la végétation qui s'y épanouit.

Aujourd'hui, la volonté du Conservatoire est toujours de préserver la diversité des peuplements forestiers, de garantir leur bon vieillissement, de conserver les milieux ouverts et espèces présentes. La valorisation du site passe aussi par l’amélioration de son accessibilité.

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Milieux

  • Eaux courantes
  • Eaux stagnantes
  • Sites à chiroptères

Mesures d'inventaire et de protection

  • Sites dans les PNR
  • Sites Natura 2000
  • ZNIEFF

Photos

blocs rocheux
cascade
doronic
etang
rond de sorciere
ruines moulin
tete ail victorial
vezere